lundi 22 octobre 2018

Propos de Jean-Luc Mélenchon

Nous, Sociétés des journalistes, apportons notre soutien sans réserve à nos confrères de Radio
France et de Mediapart ainsi qu'à notre consœur Véronique Gaurel de France 3.


Nous condamnons de la manière la plus ferme les propos outranciers, injurieux et menaçants de Jean-Luc Mélenchon envers la presse. Ces attaques systématiques et sans fondement ne déshonorent que leur auteur.


Les sociétés des journalistes de M6, L’Express, France 2, Le Figaro, franceinfo.fr, Télérama, Les Échos, Franceinfo TV, Premières lignes, AFP, Libération, TF1, Le Parisien, BFM TV, TV5 Monde, France 3 national, JDD, RTL, Le Point, France Inter, Radio France, Challenges ainsi que les sociétés des rédacteurs de l’Obs et du Monde.

mardi 16 octobre 2018

Propos de Denis Balbir dans l'émission Buzz TV du Figaro

La Société des Journalistes (SDJ) des JT de M6 ne cautionne pas les propos de Denis Balbir invité de l'émission Buzz TV du Figaro ce mardi 16 octobre*. Émission dans laquelle il a fait savoir qu’il était contre la présence de femmes au commentaire de matches de football masculin en raison de leur timbre de voix.

Selon le journaliste sportif de M6 : « Une femme qui commente le foot masculin, je suis contre. Dans une action de folie, elle va monter dans les aiguës. Je sais qu’on va me traiter de misogyne et de sexiste. Mais ce n’est pas parce que c’est une femme ! C’est parce que le timbre de voix ne fonctionnerait pas »

La SDJ des JT de M6 se désolidarise de ces paroles déplacées et n'approuve pas ces propos tenus par le présentateur. Être une femme n'empêche nullement de commenter un match de football.


* http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/denis-balbir-une-femme-qui-commente-du-foot-je-suis-contre-_790afb7e-d128-11e8-81a3-d8f987bd6afe/

vendredi 26 janvier 2018

Face aux poursuites-bâillons de Bolloré : nous ne nous tairons pas !

Nous, collectifs, journalistes, médias, organisations non gouvernementales, apportons notre soutien aux journalistes et organisations qui comparaissent les 25 et 26 janvier 2018.


Ce jeudi 25 janvier 2018 s’est ouvert un procès contre trois journaux (Mediapart, L’Obs, Le Point) et deux ONG (Sherpa et ReAct), attaqués en diffamation par la holding luxembourgeoise Socfin et sa filiale camerounaise Socapalm, pour des articles relatant les mobilisations de villageois et d’agriculteurs ouest-africains voisins d’exploitations gérées par ces deux sociétés. Celles-ci sont fortement liées au groupe Bolloré, Vincent Bolloré lui-même siégeant au sein de leurs conseils d’administration.

Ce procès marque une nouvelle étape dans les poursuites judiciaires lancées par le groupe Bolloré et ses partenaires contre des médias, des organisations non gouvernementales ou des journalistes, qui ont évoqué les coulisses de ses activités économiques et commerciales en Afrique, ses liens avec la holding luxembourgeoise Socfin et les conséquences des acquisitions de terre à grande échelle.

Depuis 2009, pas moins d’une vingtaine de procédures en diffamation ont ainsi été lancées par Bolloré ou la Socfin en France et à l’étranger – pour contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse – contre des articles, des reportages audiovisuels, des rapports d’organisations non gouvernementales, et même un livre. France Inter, France Culture, France Info, France 2, Bastamag, Libération, Mediapart, L’Obs, Le Point, Rue 89, Greenpeace, React, Sherpa… Plus d’une quarantaine de journalistes, d’avocats, de photographes, de responsables d’ONG et de directeurs de médias, ont été visés par Bolloré et ses partenaires.

Au vu de leur ampleur, nous estimons que ces poursuites judiciaires s’apparentent à des «poursuites-bâillons». Ces procédures lancées par des grandes entreprises multinationales sont en train de devenir la norme. Apple, Areva, Vinci ou Véolia ont récemment attaqué en justice des organisations non gouvernementales ou des lanceurs d’alerte. En multipliant les procédures judiciaires dans des proportions inédites – quitte à les abandonner en cours de route –, le groupe Bolloré en a fait une mesure de rétorsion quasi-automatique dès lors que sont évoquées publiquement ses activités africaines. Ces attaques en justice contre les journalistes viennent s’ajouter à d’autres types d’entraves à la liberté de la presse dont est désormais coutumier le groupe Bolloré. En 2014, son agence de communication Havas avait par exemple supprimé 7 millions d’euros de publicité au journal Le Monde suite à une enquête sur ses activités en Côte d’Ivoire. Sans oublier la déprogrammation ou la censure de plusieurs documentaires que Canal+ (groupe Vivendi) devait diffuser.

Ces poursuites systématiques visent à faire pression, à fragiliser financièrement, à isoler tout journaliste, lanceur d’alerte ou organisation qui mettrait en lumière les activités et pratiques contestables de géants économiques comme le groupe Bolloré. Objectif : les dissuader d’enquêter et les réduire au silence, pour que le «secret des affaires», quand celles-ci ont des conséquences potentiellement néfastes, demeure bien gardé. C’est l’intérêt général et la liberté d’expression qui sont ainsi directement attaqués. Les communautés locales, les journalistes, les associations, les avocats, ou les lanceurs d’alerte : tous les maillons de la chaîne des défenseurs de droits sont visés par ces poursuites.

Nous, collectifs, journalistes, médias, organisations non gouvernementales, apportons notre soutien aux journalistes et organisations qui comparaissent les 25 et 26 janvier, et à tous les acteurs poursuivis dans le cadre de ces poursuites-bâillons. Des réformes devront être proposées en France pour imiter d’autres pays comme le Québec, ou certains États des États-Unis ou d’Australie, vers un renforcement de la liberté d’expression et une meilleure protection des victimes de ces poursuites baillons.

Informer n’est pas un délit ! On ne se taira pas !

http://www.liberation.fr/france/2018/01/24/face-aux-poursuites-baillons-de-bollore-nous-ne-nous-tairons-pas_1624872

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/240118/face-aux-poursuites-baillons-de-bollore-nous-ne-nous-tairons-pas
 

Signataires : Jean-Pierre Canet (journaliste), Maureen Grisot (journaliste), Benoît Collombat (journaliste, Radio France), Nadia Djabali (journaliste), Elodie Guéguen (journaliste, Radio France), Dan Israel (journaliste, Mediapart), Julien Lusson (ancien directeur de publication, Bastamag), Jacques Monin (journaliste, Radio France), Pierre Haski (journaliste, Rue89), Jean-Baptiste Naudet (journaliste, L’Obs), Martine Orange (journaliste, Mediapart), Fanny Pigeaud (journaliste), Nicolas Poincaré (journaliste, Europe 1), Isabelle Ricq (photographe), Jean-Baptiste Rivoire (journaliste, Canal+), Agnès Rousseaux (journaliste, Bastamag), Ivan du Roy (journaliste, Bastamag), David Servenay (journaliste), Nicolas Vescovacci (journaliste), Tristan Waleckx (journaliste, France 2)

Médias et organisations : Attac France, Bastamag, collectif «Informer n’est pas un délit», Collectif «On ne se taira pas», Crid, France Libertés, Greenpeace France, Ritimo, Sherpa, Survie, Mediapart, ReAct, Reporters sans frontières, SDJ de France 2, SDJ de Radio France, SDR de l’Obs, Union syndicale Solidaires
 
Sociétés des journalistes ou des rédacteurs de : AFP, BFM TV, Challenges, Les Echos, Europe 1, Le FigaroL’Express, France 2, France 3, Le Monde, L’Humanité, Libération, L’Obs, Mediapart, M6, Le Point, Premières Lignes, Radio France, RTL, RMC, Télérama, TF1, TV5Monde, La Vie